Tentative de définition de la Beauté

           

            Qu'est-ce que la Beauté ? La beauté physique est ce qu'il faut aujourd'hui pour avancer. Elle est un critère de réussite, une obligation à laquelle il faut se conformer sous peine de rejet. Et dans cette société, plus que tout, nous, humains, craignons le rejet. Nous avons peur de la solitude autant que de la mort. Car être seul revient à vivre dans l'ombre, donc à ne pas vivre mais être spectateur de la vie d'autrui. Il n'y a alors que les Hommes, pour accorder de l'importance à l'apparence. La beauté, n'en doutons pas, permet l'ascension professionnelle, la parade amoureuse... En somme elle autorise l'individu à se bâtir un avenir.

 

            Nous ne sommes pas tous égaux devant la beauté. La nature nous façonne selon sa volonté hasardeuse. Nous ne pouvons qu'accepter ce que le destin et la génétique nous offrent. Des artifices peuvent améliorer notre apparence, si nous savons en user avec tact et parcimonie. Pour le reste, la beauté de l'âme peut se dessiner sur nos traits et enjoliver notre physique. C'est ce que l'on appelle le charme. Il passe par un sourire, par un regard, une démarche, des mimiques, des gestes... A vrai dire, il ne se caractérise pas. Il transparaît, nous ne savons pas toujours comment ni pourquoi. Tous n'en sommes pas doté. 

 

            La société nous confronte sans cesse à la beauté. Les médias nous bombardent d'images qu'ils formatent selon leur volonté, s'emparant des rênes de la mode, développant des tendances sur lesquelles nous, population, basons nos critères de sélection, nos conditions sur l'apparence. Face à ces images exaltant une beauté idéalisée, nous prenons conscience de nos imperfections, de ces détails de notre anatomie que la société juge imparfaits, et nous rêvons de ce que nous n'avons pas mais auxquels nous aspirons, et sombrons dans le mal-être.

La beauté est, dans les esprits, inconsciemment associée au bien, à la bonté, à la réussite, à l'épanouissement, tandis que la laideur, son contraire, est liée au mal et ne mène qu'à la déchéance. C'est cliché. Pourtant, la beauté n'est pas seulement bridée par des règles étriquées émises par la société. Elle est subjective, même si notre subjectivité semble parfois influencée par les médias. Elle est insaisissable, inqualifiable, différente. Elle n'est pas que physique, elle résulte d'une somme de détails qui s'assemblent pour plaire. Elle est intuitive, émotionnelle... Et non rigoureuse, presque mathématique, calculée et inflexible comme on ("on", de la majorité, la société) cherche à nous faire croire. Aux considérations objectives, assignées par la société (minceur, bronzage, cheveux longs pour les femmes, bouche pulpeuse, seins généreux...) s'ajoutent nos critères personnels, en rapport avec le charme. Les normes sociales et l'émoi individuel s'associent pour définir le  "beau''.

            Comment caractériser le Beau ? Il varie selon les époques, l'Histoire l'a prouvé. Il n'est pas statique, même si certains paramètres demeurent fixes : le sens de la symétrie, des proportions, la jeunesse. La vieillesse ébranle cette symétrie recherchée. La perte de la vitalité s'associe au déclin de la beauté. En revanche, les rondeurs et le poids sont affaires de mode. Si aujourd'hui, la société préfère les corps minces et élancés, et perçoit les courbes généreuses comme disgracieuses, autrefois ces dernières ne symbolisaient pas la honte et la négligence comme à présent.

Les pays et cultures également sont des facteurs de diversification de la beauté. Le concept de la beauté est universel mais sa définition est variable en fonction des époques et des continents...

 

            La beauté d'une personne s'évalue d'abord par sa silhouette, puis par l'allure vestimentaire et le langage corporel. Le jugement que nous établissons sur autrui est soumis à des stéréotypes qui permettent une évaluation positive ou négative de l'individu...

L'Image a ce pouvoir de prévoir notre destin. Elle est la cause d'acceptation, rejet ou exclusion de la part de nos congénères, desquels nous dépendons. Il est affligeant de constater que l'image, si inconstante et insignifiante soit-elle, a un rôle prépondérant dans la discrimination.